THÉÂTRE  DE  MARIONNETTES
 
VIRGINIE, entrant tout doucement. -Tu n'as pas besoin de prendre tant de précautions, mon ami, j'ai tout entendu !

PAUL. - Tu as tout entendu ? Eh bien ! qu'est-ce que tu dis de ça ?

VIRGINIE. - Je dis, mon ami, que cela ne m'étonne pas ; je savais que cet héritage devait nous arriver un jour. 

PAUL. - Tu le savais, et tu ne m'en as jamais parlé ? 

VIRGINIE. - Je ne voulais t'en parler que le jour où je serais certaine de tenir cette fortune.

PAUL. - Eh bien ! écoute, Virginie ! Tu as entendu ce que je viens de dire à Domingo : si tu veux m'en croire, demain matin nous irons retrouver notre pauvre île Bourbon, où nous avons été si heureux !

VIRGINIE. - Et nous quitterons ce Paris, où nous avons tant souffert.


PAUL. -

AIR des Chevaliers de la Table ronde.
Demain nous quittons ce Paris
Maudit par tout le monde,
Pour aller dans le paradis,
Loin de ces lieux immondes.
Nous verrons, charmants souvenirs,

Les lieux qui nous vir' naître.
En y pensant, que de plaisirs,
De joi' rempliss' mon être !


Refrain.
Pif ! paf ! je vais m'en aller
Dans le Nouveau Monde.
Je vais pouvoir m'assurer
Si la terre est ronde.

VIRGINIE. -
Avant de vous quitter, hélas !
Pour bien longtemps peut-être,
Moi, j'éprouve un drôl' d'embarras,
Me voyant disparaître
Sans pouvoir vous fair' mes adieux,

Sans mêm' que j' vous embrasse.
Mais vous êtes par trop nombreux,
C'est ce qui m'embarrasse. (Refrain.)


 

(La toile tombe.)

FIN.



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