LE PROPRIÉTAIRE. - Jusqu'à sa guérison ! Mais c'est affreux !
LE COMMISSAIRE. - Gendarme ! Emmenez monsieur en prison, et ce pauvre garçon à l'hôpital.
LE PROPRIÉTAIRE. - Ah ! le gueux ! le pendard ! J'étouffe !
LE COMMISSAIRE. - N'insultez pas votre victime !
GUIGNOL, criant. - Aïe ! (Il s'approche du propriétaire. — Bas.) Dites donc, mon bon propriétaire, mon aimable propriétaire, si vous voulez, me donner quittance de mon terme, je vais essayer de guérir tout de suite.
LE PROPRIÉTAIRE. - Ah ! le brigand ! monsieur le commissaire, venez donc voir comme il mentait.
LE COMMISSAIRE. - Quoi ?
GUIGNOL, criant très fort. - Aïe !... Là, là, là ! Aïe !
LE COMMISSAIRE, au propriétaire. - Vous, si vous recommencez, je double la dose. En prison, et jusqu'à la guérison de ce pauvre malheureux.
GUIGNOL, au propriétaire. - Eh bien l
LE PROPRIÉTAIRE. - Tiens ! voilà la quittance ! voilà tout ! Mais dis vite que tu es guéri.
GUIGNOL, bas. - Merci, (Haut.) M'sieur le commissaire, je suis guéri.
LE COMMISSAIRE. - Ah ! bah !
LE PROPRIÉTAIRE. - Quand je vous le disais !
LE COMMISSAIRE. - Je ne me trompe jamais, n'est-ce pas, gendarme ?
LE GENDARME. Jamais !
LE COMMISSAIRE. - Vous n'irez pas en prison, mais vous paierez l'amende tout de même.
GUIGNOL, au propriétaire. - Moralité : il ne faut jamais tracasser son locataire.
GENDARME. - Lirelonlaire !
GUIGNOL, lui donnant un coup de bâton sur la tête. - Salue donc mieux que ça. Lirelonla !
(Au public.) Ainsi finit la comédie.
Rideau.