THÉÂTRE  DE  MARIONNETTES
 
 

SCÈNE XII.

CASSANDRE, PIERROT, POLICHINELLE, ARLEQUIN.



CASSANDRE. — Nous allons signer le contrat, et on se mariera demain !


ARLEQUIN. — Je suis perdu !

     (Pierrot et Polichinelle embrassent Cassandre, qui veut prendre les euros, et se le repassent malgré lui.)


PIERROT. — Embrassons notre beau-père !


POLICHINELLE. — Embrassons notre beau-père !


CASSANDRE. — Allez vous coucher, allez dormir, mes amis ! La veille d'un si beau jour, on a besoin de repos ! (Pierrot emporte le sac.)



QUATRIÈME PARTIE

UNE CHAMBRE.



SCÈNE PREMIÈRE.

POLICHINELLE, PIERROT (apportant chacun un matelas.)


 


POLICHINELLE (se couchant.) — Oh ! que j'ai sommeil !


PIERROT (id.) — Et moi donc ! (Ils ronflent.)


POLICHINELLE (se relevant.) — Oh ! oh ! j'ai trop mangé, je ne peux pas dormir.


PIERROT. — Moi non plus ! le témoin d'Arlequin me pèse sur
l'estomac. (
Il se recouche.)


POLICHINELLE. — Crois-tu que ce ne soit pas sur la conscience ? (Il se recouche.)


PIERROT (se secouant.) — Je suis agité !


(Un nuage monte.)


POLICHINELLE (se dressant.) — Oh ! oh ! du brouillard !


(Entrent une Saucisse-Gendarme et une Andouille-Commissaire, qui dansent.)



SCÈNE II.

LES PRÉCÉDENTS, LES PERSONNAGES DU CAUCHEMAR.



PIERROT. — J'ai le cauchemar. (L'Andouille s'assoit sur lui.) Holà ! elle m'étouffe !


(La Saucisse roule Polichinelle sur son lit.)


POLICHINELLE. — Je suis pincé ! elle m'étrangle !


PIERROT. — Oh ! pourquoi avoir fait ce festin ?


(Ils se lèvent, saisissent les matelas et s'en font un bouclier contre leurs persécuteurs, qui leur donnent des coups de dos et des coups de bâton en dansant.)


POLICHINELLE — Holà ! aïe ! aïe ! je me repens ! Au secours !


PIERROT. — Au secours ! au secours !


(Ils tournent tout autour de la chambre, poursuivis par le Cauchemar. — On frappe à la porte, le Cauchemar disparaît.)


POLICHINELLE ET PIERROT (se bousculant, crient :) — Au secours ! au secours !


(Entrent Cassandre et Arlequin. )



SCÈNE III.

POLICHINELLE, CASSANDRE, PIERROT, ARLEQUIN.



PIERROT. — Grâce ! grâce ! J'ai voulu tuer Arlequin, j'ai mangé la moitié de son ami, j'ai vendu vos casseroles, je suis un misérable ! J'avoue mes crimes ! Je m'en repens !


POLICHINELLE. — Ah ! moi aussi ! Oh ! j'ai trop mangé !


CASSANDRE. — Ah ! brigands, allez vous faire pendre ailleurs ! Et nous, Arlequin, allons signer le contrat !


ARLEQUIN. — Messieurs et Mesdames, l'indigestion, jointe au remords, a produit le bienfaisant cauchemar qui, comme vous le voyez, vient de ramener à la vertu ces deux coupables.


(Cassandre unit Arlequin et Colombine.)


 

FIN


 




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