LES MARIONNETTES À GAINE
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Marcel Temporal - Vie Active - 1950 - domaine public
[...] [La] marionnette [à gaine] à bras mobiles se sert de ses bras pour prendre, porter et bâtonner, elle est moins dansante que la race des marottes mais infiniment plus bavarde. Nous lui devons : Maccus, le Badin-es-Farces de France, Polichinelle, Punch, Kasperl, Petrouska et Guignol.
Anatomiquement, la marionnette à gaine est composée d'une tête et d'une gaine. La gaine est un gant porté par la main du manipulateur devenue corps vivant de la marionnette. C'est la gaine qui commande la taille et les possibilités optiques de la marionnette. [...]
Cette marionnette plus encore que la marotte sera directement ce que vous serez. Elle n'a pour limites expressives que vos limites sensibles, imaginatives et sensorielles. [Pour la manipulation des marionnettes à gaine -de type Guignol- les indications de Lemercier de Neuville sont d'une magnifique précision : http://theatredemarionnettes.wifeo.com/manipulation.php]
[On rencontre différents types de marionnettes à gaine :]
DE LA GAINE RUSSE
La plus petite de ces gaines est la gaine russe, elle est composée d'une manche terminée par une étoile à trois pointes. La manche est légèrement conique et couvre l'avant-bras du poignet à la saignée du coude.
La main pénètre dans les trois pointes de l'étoile engageant l'index dans la pointe supérieure, le pouce et le majeur dans les deux autres. C'est une gaine entièrement souple. La tête demeure complètement indépendante de la gaine et ne se pose sur l'index qu'au moment du jeu.
DE LA GAINE ALLEMANDE
La gaine allemande est basée sur le même principe que la gaine russe, « la souplesse », mais la pointe supérieure de l'étoile est ouverte pour recevoir la « tête » dans laquelle le manipulateur enfoncera directement ses doigts.
Il en sera de même pour les pointes formant les bras de la poupée, lesquelles pointes seront terminées cette fois par des mains de tissu dans lesquelles le manipulateur engagera ses doigts.
DE LA GAINE ITALIENNE
Le « Buratino » italien est une grande poupée ; sa tête est portée par un bâton ou un demi bâton que le majeur, l'annulaire et l'auriculaire font tourner contre la paume de la main tandis que l'index et le majeur complètement libres s'engagent dans des cylindres de cuir commandant les mains.
La gaine, support protecteur des vêtements, est percée sur le devant de deux fentes dans lesquelles sont adaptés les cylindres commandant les bras.
DE LA GAINE LYONNAISE
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La gaine lyonnaise, issue presque directement de la gaine du Buratino italien, est large, courte et composée de quatre pièces : une bande étroite sur laquelle sont montées (pièces indépendantes) deux manches cylindriques ; une ample quatrième pièce forme le dos.
Le tout est en tissu assez rigide, les bras terminés par des mains de bois sont garnis de cônes de cuir, qui en permettent la manœuvre ; car les poupées lyonnaises sont de grande taille bien qu'elles ne se présentent que rarement au-dessous du poignet du manipulateur.
Leur construction est rigide et leur jeu ressemble, vu par le spectateur, un peu au jeu raide des marottes bien qu'elles puissent prendre, porter, bâtonner et pivoter avec souplesse.
Les poupées lyonnaises se gantent d'une façon différente des poupées russes et allemandes en engageant au lieu du majeur : le majeur, l'annulaire et l'auriculaire dans le même conduit de cuir ; ce qui libère le gant de tous doigts repliés.
DE LA GAINE ANGLAISE
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La gaine anglaise, bien que souvent construite comme la gaine lyonnaise, se gante comme la gaine allemande avec trois doigts seulement. Sa coupe est moins savante que celle de la gaine italienne ou de la gaine lyonnaise, c'est comme vous le montre sa planche anatomique, un composé de trois cylindres.