LES MAROTTES
Marcel Temporal "La Vie Active" 1950
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Le fou du Roi portait marotte, comme le Roi portait son sceptre, et en toute occasion consultait cette première qui semblait lui dicter ses folies... de là, l'aspect de folie qu'ont la plupart des Marottes retrouvées ou figurées dans de vieilles gravures.
Aujourd'hui les marottes aux côtés des marionnettes à mains ont retrouvé une vie nouvelle, une Vie Active, dans les jardins d'enfants et les écoles maternelles où elles sont appelées à illustrer rondes et chants joués au pipeau ou plus simplement enregistrés.
La manipulation de ces marottes est des plus simples, elle doit obéir aux rythmes et à la cadence de la partition sonore.
L'évocation de la marche ou de ce qui pourrait être la marche de certains animaux a profondément modifié l'anatomie de la marotte primitive, ce qui force le manipulateur à tenir cette dernière avec ses deux mains et exerce la main droite à ignorer ce que fait la main gauche.
Voici, je crois, l'aïeul de ces marottes : Papuchon, chien fou dont les aventures furent publiées par le BON POINT en 1914, et ses arrière-petits-enfants.
On doit classer dans les marottes les grandes poupées montées sur tige dans lesquelles la main ne pénètre pas (sans gaine). Jeu plein d'expression dont Yves Joly particulièrement a su tirer des effets d'un savoureux burlesque.
De même on doit classer dans les « marottes » les admirables wayang goleck de Java qui bien qu'elles soient étymologiquement des « ombres » demeurent anatomiquement des marottes. Le wayang est monté sur une tige finement moulurée qui traverse le corps, le supporte et rejoint la tête qu'elle fait tourner.
Les bras sont formés de tiges liées aux épaules. Les mains sont supportées, soutenues et animées par deux longues tiges, parfois finement tournées, de bois, d'os ou d'ivoire.