THÉÂTRE  DE  MARIONNETTES
 
 

LA FÊTE DE MAMAN


 

Théâtre et marionnettes pour les petits, par Mme Girardot

1907


pièce de theatre marionnettes libre de droits Mme Girardot
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5568467w.r=Th%C3%A9%C3%A2tre+et+marionnettes+pour+les+petits%2C+par+Mme+Girardot.langFR

PERSONNAGES

PIERROT. - PIERRETTE. - TANTE CLAUDINE. - MAMAN DE PIERRETTE ET PIERROT

ACCESSOIRES
Quatre poupées. — Un bouquet. — Un vase. — Une table. — Une boîte ficelée contenant un petit châle tricoté.



PIERROT, seul, se promenant sur la scène. — C'est aujourd'hui la fête de maman. Quel bonheur ! Nous allons lui faire une surprise. Mais que fait donc Pierrette ? (Il regarde au dehors.) Ah ! elle ne se presse guère ; je suis sûr qu'elle a rencontré Jeannette et qu'elles sont en train de bavarder. Si j'allais voir ?... J'entends marcher dans l'escalier... bon, la voilà !...


PIERRETTE entre vivement, tenant un gros bouquet. — Vois donc, Pierrot, j'ai choisi ce qu'il y avait de mieux chez le jardinier ; est-il joli, notre bouquet !


PIERROT. — Oui, mais tu as été bien longtemps. Moi, j'aurais pris mes jambes à mon cou : hop, hop, hop! (galopant) et je n'aurais fait qu'un saut.

PIERRETTE. — Oh ! toi, tu cours dans les rues comme un cheval échappé ; si tu crois que je voudrais en faire autant !


PIERROT. — C'est bon, ne nous disputons pas. Mets les fleurs sur la table.


PIERRETTE, disposant le bouquet. — Si je mettais mon ouvrage à côté ?


PIERROT. — Quel ouvrage ?


PIERRETTE. — Ah ! tu ne sais pas, Pierrot, j'ai tricoté un bon fichu en laine pour maman.


PIERROT. — Toi ?... Tu sais donc tricoter ?


PIERRETTE. — Je ne savais pas beaucoup, mais Jeannette m'a appris et je
me suis appliquée, j'avais si envie de faire plaisir à notre chère maman !


PIERROT. — Tu as bien fait, Pierrette, tu as bien fait; alors, moi, qu'est- ce que je vais lui offrir ?...


PIERRETTE. — Dame !... je ne sais pas... Si tu lui récitais un compliment ?


PIERROT. — Ma foi, je voudrais bien, seulement il faudrait en savoir un. Chut !... voilà quelqu'un ; pourvu que ce ne soit pas maman ?...


PIERRETTE. — Non, elle est au marché.


Toc ! Toc !


PIERROT. — Entrez !... Ah! c'est tante Claudine.


TANTE CLAUDINE. — Bonjour, petits, que faites-vous donc ? Vous avez là un joli bouquet.


PIERRETTE. — C'est aujourd'hui la fête de maman.


 

TANTE CLAUDINE. — Très bien, mes enfants, c'est fort gentil de ne pas oublier la fête de sa maman ; je reviendrai ce soir vous apporter une brioche et nous dînerons ensemble, pour trinquer à la santé de cette bonne maman.


PIERROT. — Oh ! oui, ma tante! mais, si vous saviez comme je suis embarrassé ?...


TANTE CLAUDINE. — Et qu'est-ce qui t'embarrasse, mon garçon ?


 

PIERROT. — Je voudrais réciter un petit compliment.PIERRETTE. — Et nous ne savons pas le faire, ma chère tante.


 

TANTE CLAUDINE. — C'est pourtant bien facile. Est-ce que vous l'aimez beaucoup, votre mère ?


 

PIERROT. — De tout notre cœur !



TANTE CLAUDINE. — Eh bien, il faut lui dire cela. Écoutez-moi :

Ma bonne maman, nous venons te souhaiter ta fête. Nous ne savons pas faire de compliment, mais nous t'aimons bien et nous ferons tout notre possible pour te rendre heureuse.

PIERROT, battant des mains. — Bravo ! c'est superbe.


PIERRETTE, dansant. — Que c'est joli, que c'est joli !


 

TANTE CLAUDINE. — Allons, à ce soir, petits, amusez-vous bien ! (Elle sort.)


PIERRETTE. — Je vais fermer la porte à clef.


 

PIERROT. — Mais non, nous voilà prêts ; si maman arrive, nous lui sauterons au cou en criant : Bonne fête !...


PIERRETTE. — Attends ! Attends ! il faut repasser le compliment, et puis voir si nous avons les mains propres, si nous sommes bien débarbouillés.


 

(Ils se regardent, courent de tous côtés, font de grands gestes.)


 

PIERROT. — Ah! que je suis content, Pierrette, j'ai envie de danser.


 

PIERRETTE. — Moi aussi. (Ils se prennent les mains et dansent.)

Dansons la capucine,

Y a pas de pain chez nous,

Y en a chez la voisine,

Mais ce n'est pas pour nous

You !


 

UNE VOIX DU DEHORS. — Hé ! qu'est-ce que j'entends ? Vous allez me casser quelque chose, petits polissons ; si j'y vais, gare à vous !...


 

PIERRETTE. —Maman !...


 

PIERROT. — Oui, ouvrons la porte.


 

(Pierrette ouvre la porte ; maman arrive.)


 

MAMAN. — Tiens, tiens, qu'est-ce que cela signifie ?


 

PIERRETTE, l'embrassant. — Bonne fête ! petite mère. Je t'offre, avec ce
bouquet, un châle que j'ai tricoté. (Elle présente une boîte ficelée.)


 

PIERROT, s'inclinant. — Ma bonne maman, nous venons te souhaiter ta fête. Nous ne savons pas faire de compliment, mais nous t'aimons bien, et nous ferons tout notre possible pour te rendre heureuse. (Il l'embrasse.)


 

MAMAN, ouvrant la boîte et regardant le châle. — Ah ! mes chers petits, quelle agréable surprise ! Que tu es adroite, Pierrette ! Que tu es gentil, mon Pierrot ! Embrassez-moi encore. (Elle les tient tous deux contre elle.) Oui, mes chéris, aimez-moi bien toujours, et je serai la plus heureuse des mamans.


 

RIDEAU




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