THÉÂTRE  DE  MARIONNETTES
 

GUIGNOL AU PUBLIC
 

d'après

Fernand Beissier

1894

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148

 

 

 

Guignol juge gendarme cabaretière marionnettes


GUIGNOL AU PUBLIC



Ô petits garçons, ô petites filles !
Pour vous, on me fait aujourd'hui sortir
D'un vieux carton vert, où sous des quadrilles
Aux flonflons naïfs, je semblais dormir.

Pour tous vos aînés vidant ma musette,
J'avais épuisé mes coups de bâton,
J'avais fait la paix — même avec Rosette —
Je croyais fuie — ici — ma chanson.

J'avais remisé jusqu'à la potence
Où pendait encor, la fourche à la main.
Le grand diable noir qui, chaque séance,
À me rôtir vif s'escrimait en vain.

Et le cœur encor rempli de leur rire
De leur longue joie et de leur merci,
— Comme un vieil acteur, qui, las, se retire, —
Je me croyais mort.
Mais me revoici !

Car Guignol, Pierrot et Polichinelle
— Chacun à son tour doit les applaudir.
Ils sont à tous trois la joie éternelle,
Ils sont la chanson du gai souvenir ;

C'est le rire vrai qui par eux s'évoque.
Désir des petits — regret des aînés,
Rien qu'en secouant leur maigre défroque
Ils sèment pour tous leurs saines gaîtés.


Et trempant leur plume aux vieux écritoires,
Trouvant rien de mieux qu'un coup de bâton,
Ils vont vous servir leurs mêmes histoires.
Pourquoi rien changer quand le rire est bon ?

Vous allez les voir donc tous apparaître,
Tous gais et pimpants dans leurs vieux habits.
La mère Michel crie à sa fenêtre.
Le juge est tout prêt. Le gendarme est gris.

Donc ouvrez très grand vos yeux, vos oreilles,
Et ne craignez pas de nous courroucer,
Riez votre saoul. — Voici les merveilles.
Le rideau se lève. On va commencer l

 


Ce texte de présentation est placé au début de l’ouvrage : Guignol et la cabaretière de Fernand Beissier, consultable sur :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57435258/f000015.tableDesMatieres




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